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Chasse à courre
Quand dans l'aube fumante
Résonne le chant du cor
La forêt toute dormante
S'affole presque en accord
De la meute impatiente
Prête à donner l'assaut
S'élèvent les aboiements
Des chiens de ducs ou amiraux
Le cavalier pimpant et fier
Cintré dans son habit de sang
Comme le spectre sortit d'enfer
Les sentiers noirs explorant
Aux alentours le silence est d 'or
La vie à ce moment semble suspendue
Dans le bois, la crainte dévore
Comme un incendie très vite répandu
Belle cible qu'une biche aux abois
Esseulée et traquée sans trêve
Flamme d'espoir, l'œil flamboie
S'enfuir est son salut, son rêve
Acculée et à bout de forces
La proie, résignée en sa demeure
Titube dans le taillis et l'écorce
Le dernier souffle rendu, la biche meurt
Sourire sur les visages satisfaits
La chasse fut bonne, le sport donné
Honneur rendu au gibier défait
La venaison est récompense espérée
Dans le crépuscule naissant
Résonne le chant du cor.
La forêt porte le deuil récent
D'une biche frappée par la mort
Plaisir du chasseur à courre
Incompréhension dans mon cœur
Noblesse de la mort est discours
Que je vois comme une horreur
marie.c